Congo-Brazzaville: un jet privé de la présidence mis en vente à Bordeaux

Un Falcon 7X, stationné dans un hangar à l’aéroport de Bordeaux Mérignac. (Image d’illustration).
© AFP – MEHDI FEDOUACH

C’est une vente particulière qui se tient ce mardi 3 octobre dans un grand Hôtel de Bordeaux dans le sud-ouest de la France. Un jet privé, appartenant à la présidence du Congo va en effet être vendue aux enchères.

Une vente qui fait suite à la longue procédure juridique, procédure qui oblige l’Etat du Congo à payer ses dettes à une compagnie de BTP. Suite au refus des autorités, cet avion est d’autres biens de la présidence du Congo ont donc été saisis.

Jusqu’au dernier recours juridique : le 29 juin, l’État congolais a tenté de faire annuler la mise vente en estimant que la présidence du Congo, officiellement propriétaire de l’aéronef, et l’État du Congo sont deux personnes juridiques distinctes. L’État a été débouté par la cour d’appel de Bordeaux.

À l’origine de cette tentaculaire et mondiale bataille judiciaire : la société Commisimpex qui décroche entre 1983 et 1987 d’importants contrats pour réhabiliter notamment le quartier de Mplia et le camp militaire du 15 aout à Brazzaville. L’État du Congo met du temps à payer, sa dette s’accumule, grandie. 900 millions d’euros à l’époque, 1,3 milliard d’euros actuellement. La justice congolaise finit par liquider la société en 2012, ses représentants engagent donc des démarches à l’international, notamment en France.

La saisie du Falcon de la présidence en 2020, à Bordeaux, est la conséquence de décisions judiciaires défavorables à l’État du Congo. Depuis, l’avion, construit en 2014 est entretenu, il a été saisi au même moment que des biens immobiliers à Paris. Mise à prix pour cette vente aux enchères, 7 millions d’euros, sa côte sur le marché varie entre 19 et 24 millions d’euros.

RFI